Arutua

Arutua est un atoll de l’archipel des Tuamotu qui est situé à 375 km au nord-ouest de l’île de Tahiti. Cet atoll a une forme presque circulaire avec une cinquantaine de motu, principalement répartis sur la moitié Nord de l’atoll. La seule passe, nommée Manina, se situe à l’est de l’atoll mais la communication entre le lagon et l’océan est aussi assurée par le grand rail corallien au Sud. Le village principal se nomme Rautini et est localisé au niveau de la passe Manina. Arutua est le chef-lieu de la commune qui regroupe les atolls de Kaukura et Apataki. La population locale vit principalement de la perliculture, de la pêche et du coprah.

Les enjeux

Arutua est reconnu pour sa production phénoménale de poissons récifo-lagonaires. En effet, plus de 90 tonnes de poissons récifo-lagonaires sont exportés vers Tahiti chaque année. Ce sont les parcs à poissons qui fournissent l’essentiel des prises. Cependant, une diminution des captures a été reportée par les anciens pêcheurs de l’atoll ainsi que des changements dans la saisonnalité des poissons pêchés. Des mesures de gestion ont ainsi été instaurées par le Pays avec notamment la diminution du nombre de parcs à poissons et de leur superficie au niveau de la passe Manina et la mise en place d’une Zone de Pêche Réglementée ou rāhui au Sud de l’atoll, en 2020. Ces restrictions devraient permettre une diminution de la pression de pêche et en conséquent une régénération des stocks. Cependant, sachant que les activités perlicoles ont été ralenties depuis quelques années, la population locale a dû s’adapter et s’est donc tournée vers la pêche.

Pour le compte de la Direction des Ressources marines, nous réalisons une étude sur le système de pêche des atolls de Rangiroa et Arutua. Cette étude se fait avec la collaboration de la Communauté du Pacifique Sud (CPS) et le soutien financier de l’Union Européenne dans le cadre du programme PROTEGE. Elle a pour but de mieux comprendre le système de pêche, son évolution et son importance pour les communautés locales. En parallèle, des travaux sont menés pour évaluer l’état des stocks de 5 espèces de poissons récifo-lagonaires et la maturité sexuelle de ces dernières.

L’objectif final est de proposer des mesures de gestion adaptées au contexte local et acceptables pour les communautés locales, en vue d’une exploitation durable des ressources.

Pour répondre à ces objectifs, notre équipe collecte des données de pêche (captures, temps de pêche, engins et techniques de pêche, etc.) et des données biologiques (taille, poids, gonades, otolithes, etc.). Nous menons aussi des enquêtes auprès des parties prenantes locales.