À propos de nous

Les océans et les récifs coralliens font face à de multiples pressions qui fragilisent leur équilibre et mettent en péril leur viabilité à moyen terme.

Le réchauffement climatique est l’une des menaces les plus emblématiques qui pèsent sur ces milieux uniques : les conséquences de l’augmentation de la température des eaux sont dramatiques pour la vie marine (acidification et désoxygénation des océans ou blanchissement corallien par exemple). L’urbanisation des côtes, la pollution, ou certaines activités humaines, comme le tourisme, l’agriculture ou la pêche, peuvent mettre en danger les écosystèmes coralliens et lagonaires. La combinaison de plusieurs de ces facteurs conduit à des dommages bien plus importants, parfois irrémédiables.

En Polynésie française, les récifs coralliens occupent plus de 15 000 km2, soit cinq fois la superficie des terres émergées. Ils sont parmi les plus préservés et les plus résilients au monde, mais sont exposés à des pratiques ou des aléas climatiques qui les rendent de plus en plus vulnérables (épisodes de blanchissement répétés, augmentation de la fréquentation touristique, pression de pêche, etc.).

Ces récifs rendent pourtant de nombreux services écosystémiques, c’est-à-dire des avantages ou des bénéfices que les populations humaines tirent de ces milieux. En Polynésie française, les pêcheries récifo-lagonaires ont une importance capitale en termes de sécurité alimentaire et de subsistance : l’autoconsommation garantit un apport en protéines et, lorsqu’ils sont vendus, les produits de la pêche produisent des revenus monétaires. Les formations coralliennes aident aussi à réguler certains aléas climatiques ou naturels (régulation de l’érosion, protection en cas de tsunamis par exemple).

Nous pensons qu’il est primordial de protéger ces espaces pour permettre aux populations locales d’exploiter durablement les ressources tout en conservant la biodiversité de ces milieux exceptionnels.

UNE ÉQUIPE PLURIDISCIPLINAIRE

Le Centre de ressource dédié au Rāhui est hébergé par le Centre de Recherches Insulaires et Observatoire de l’Environnement (CRIOBE) à Moorea en Polynésie française.

Nous sommes une équipe de chercheurs en sciences de l’environnement et sciences sociales : écologues, biologistes, anthropologues, sociologues, linguistes, économistes du CRIOBE, de la Bren School for Environmental Science and Management de l’Université de Californie – Santa Barbara, et de l’équipe de recherche EASTCO de l’Université de Polynésie Française.

Notre projet est soutenu par la Vibrant Ocean Initiative de Bloomberg Philantropies, qui agit en faveur de la protection des milieux marins – en particulier des récifs coralliens – et qui se mobilise pour réduire les pratiques de surpêche.

NOS OBJECTIFS – ACCOMPAGNER LES PÊCHERIES LOCALES POUR LA GESTION DURABLE DES RESSOURCES LAGONAIRES ET LA PRÉSERVATION DES RÉCIFS CORALLIENS

Nous accompagnons à travers la Polynésie française la création ou l’amélioration d’Aires Marines Gérées localement. Pour cela, nous soutenons les pêcheries locales dans la conception et l’expérimentation de pratiques de gestion durable des ressources lagonaires. Notre ambition ? Assurer la pérennité des stocks de poissons, mollusques et crustacés et la conservation des milieux pour garantir l’exercice de la pêche pour l’autoconsommation ou la commercialisation.

Dans cette démarche d’accompagnement nous mobilisons les différentes parties prenantes qui interagissent localement. Nous associons en particulier des pêcheurs et pêcheuses, l’enjeu étant d’assurer un transfert de compétences vers ces populations pour qu’elles soient en mesure de prendre des décisions éclairées et adaptées au contexte local.

Soucieux de la cohérence et de l’acceptation de notre approche, nous tenons à ancrer notre action dans le contexte culturel polynésien et à associer les pratiques et savoirs locaux. Depuis des siècles, les Polynésiens ont imaginé et mis en œuvre des modes de gestion des ressources naturelles (terrestres et marines), appelés Rāhui. On trouve aujourd’hui encore des Rāhui en Polynésie qui visent à assurer la disponibilité des ressources locales sur le long-terme. L’évolution des pratiques socio-économiques et du cadre culturel a conduit à l’émergence d’un nouveau paradigme : les rāhui contemporains contribuent au renforcement de la gouvernance environnementale, à la lutte contre les pollutions et à la gestion des pêcheries. C’est dans cette optique multidimensionnelle que nous intervenons aux côtés des pêcheurs et des pêcheuses et que nous associons les connaissances et les représentations culturelles locales. En combinant des protocoles scientifiques à ce mode de gestion participatif, nous aidons les pêcheries locales à optimiser les mesures écologiques et la gestion de ces espaces.

© Megane Delhaie – Unsplash

© Lauric Thiault

NOTRE MÉTHODOLOGIE – FOURNIR DES OUTILS D’AIDE À LA DÉCISION POUR UNE GESTION ADAPTÉE ET ÉVOLUTIVE

© Ewen Morin

Notre projet vise à améliorer la gestion des récifs coralliens et des pêcheries en Polynésie française en produisant de manière collaborative des outils et des modèles pour gérer efficacement ces espaces.

Nous cherchons à transmettre aux communautés locales des compétences pour qu’elles soient en mesure d’évaluer de manière autonome les impacts des choix qu’elles ont faits et de réajuster leurs décisions d’après les résultats de leurs observations et analyses.

Pour cela nous mettons en œuvre une méthodologie qui combine sciences humaines (anthropologie, sociologie, linguistique, économie) et sciences de l’environnement (biologie, écologie). L’enjeu est double. Il s’agit, d’une part, de mieux comprendre les pratiques et usages locaux (liés aux espaces lagonaires) ainsi que les mécanismes culturels qui les sous-tendent et, d’autre part, d’évaluer l’état écologique des milieux lagonaires et d’en comprendre le fonctionnement.

Ainsi, nous construisons des solutions adaptées et acceptées par le plus grand nombre pour répondre localement aux défis en matière de gestion des ressources lagonaires, de protection de l’environnement et de gouvernance.